Voici une lettre composée afin d'envoyer aux CPE et aux garderies en milieu familial.
J'aimerais avoir vos commentaires. De plus, vous pouvez la copier et l'envoyer dans des milieux de garde. je vous demande juste d'écrire ou vous l'avez envoyer et un apercu des réponses recues. merci
Bonjour,
Proposition
La présente est pour vous inviter à considérer l'option d'utiliser des couches lavables lorsque les parents le désirent.
Les couches de coton d’aujourd’hui sont beaucoup plus modernes et faciles d’entretien. Les velcros ou boutons-pression ont remplacé les épingles et ces couches sont facilement lavables à la machine. Après une utilisation massive des couches jetables au cours des quarante dernières années, les gens redécouvrent peu à peu les bienfaits de l’utilisation des couches lavables en plus des avantages reliés à la réduction de l’enfouissement (espace d’enfouissement, moins de contaminants dans les eaux de lixiviat, etc.). Ces couches épargnent également nos ressources naturelles, le portefeuille des consommateurs et les fesses des tout-petits. *
Il vous suffit de prendre la couche sale, de disposer de son contenu dans la toilette ou de le laisser dans la couche si le temps manque, de déposer la couche souillée dans le sac prévu à cet effet et de mettre une couche propre.
vous pouvez limiter le type de couches acceptées aux couches à poche ou aux couches tout en un qui s'utilisent aussi facilement et qui n'exigent pas plus de manipulation que la couche jetable.
Vous pouvez exiger que les parents prémontent les couches le matin et vous fournissent un sac de transport por couches souillées.
Vous n'avez qu'à disposer de la couche souillée directement dans le sac conçu à cet effet.
Vous pouvez exiger que les parents vous fournissent chaque jour de nouvelles couches propres.
Vous pouvez demander aux parents de vous montrer les couches qu'ils utilisent avant de les accepter et de vous faire une démonstration de leur utilisation.
Le principal élémet qui diffère entre l'utilisation des couches lavables et celui des couches jetables est le souci d'entreposer les couches souillées hors de la portée des enfants.
Quelques faits
Au Québec seulement Nous jetons 600 millions de couches jetables par année, ce qui correspond à 60 000 tonnes de déchets annuellement.
Entre 5 000 et 7 000 couches sont nécessaires pour rendre un enfant propre, soit près d’une tonne par enfant.
De 300 à 500 ans sont nécessaires à une couche jetable pour se décomposer dans un site d’enfouissement. Au Canada, cela représente approximativement 2,5 p. 100 des déchets solides produits par les villes.
Pour un seul enfant, les jetables représentent : 4.5 arbres, 25 kg de plastique, obtenus avec 67 kg de pétrole brut, plus de 4500 (et jusqu’à 7000) couches jetées aux ordures ménagères, ce qui représente 820 kg de déchets, partiellement décomposables en plus de 200, voire 500 ans (Ourth, 2003). De plus, les arbres utilisés pour la production de couches proviennent généralement de monocultures, avec les incidences connues sur l’écosystème local.
L’érythème fessier augmente de 7.1 à 61 pourcent avec l’utilisation accrue des couches jetables.
Les composantes synthétiques qui forment l’enveloppe de certaines couches jetables contiennent de nombreux produits chimiques qui peuvent être sources d’irritation et d’allergies et sont reconnus pour leurs effets cancérigènes, certains étant 1000 fois plus toxiques que le cyanure de potassium: benzol, furane, dioxine, organo-étain, toluène, etc.
Les doublures en plastique hermétiques de la couche jetable élèvent la température scrotale de 1 à 2 degrés. Il est connu qu’une température scrotale anormalement élevée conduit à un faible compte de spermatozoïdes. Pour un bébé, une telle anomalie pourrait affecter la maturation testiculaire et la spermatogenèse. De plus, une telle couche pourrait faciliter le développement du cancer de la prostate.
Les tonnes de matières fécales provenant de couches non vidées et qui se retrouvent dans les dépotoirs, où il n’existe aucune installation sanitaire pouvant traiter ce genre de déchets, posent un énorme problème de santé publique. Selon Environnement Canada, la présence de ces excréments humains menacent la santé des gens qui y travaillent, et de la faune et la flore environnante. Une centaine de virus, provenant de bébés récemment vaccinés (polio, hépatite B,…), peuvent survivre dans les dépotoirs pendant des semaines entières et s’y reproduire allègrement. Ces virus risquent de se propager dans l’environnement par différents vecteurs tels les oiseaux, les insectes et l’eau de pluie, pour ensuite se répandre dans les effluents et contaminer l’eau potable des municipalités. L’Organisation mondiale de la santé, quant à elle, a appelé à cesser de jeter les matières fécales avec les déchets solides.
Les enfants portant des jetables porteraient des couches environ 10 mois plus longtemps qu’un enfant en couches de coton. Ce fait est un désavantage significatif sur tous les autres plans : financiers, temps et efforts des parents et des éducatrices, impact environnemental et risques de transmission de maladies.
Dans notre culture du jetable, le fait d’être réutilisable pourrait être vu comme un désavantage par certains parents. La culture moderne du jetable qui, depuis les années ’80 promeut l’utilisation unique, provoque une association du jetable au pratique. En effet il est estimé que 90% de ce qu’un Nord Américain achètera sera jeté à l’intérieur de 15 jours. Le réutilisable devient presqu’étranger !
Quelques arguments
Même pour des couches jetables, il faudrait en vider le contenu dans la toilette afin que les déchets puissent être traités adéquatement.
Un CPE avec une moyenne de 50 enfants aux couches dépense au bas mot 11 000$ par an pour l'achat de celles-cis.
Les couches lavables n'exigent aucun espace d'entreposage.
La couches lavable dégage moins d'odeurs que la couche jetable.
Une couche lavable doit être changée en moyenne aux trois heures.
Pour ce qui est de la question du risque de transmission des maladies, un article très complet nous rassure d’un point de vue médical. Dans “Cloth Diapered Children and Day Care Providers”, Heather L. Sanders explique que les couches de coton et jetables rencontrent aussi bien les standards physiques d’hygiène établis au niveau national (américain). La conclusion est que ce qui importe pour la prévention de la transmission des maladies par les matières fécales est la disposition correcte des selles (tel que prescrit par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la American Public Health Association (APHA)), ainsi que les procédures de change, le lavage des mains et l’aseptisation de la surface de change avant et après, étant les plus importantes.
Des espaces de rangement plus grands à proximité des tables à langer sont nécessaires pour les couches de coton, mais moins de place est nécessaire à l’entreposage des stocks de couches.
quelques contre arguments pour les septiques
La production du coton est une production végétale assez polluante, qui se présente souvent sous la forme de monoculture. Cependant, si toutes les couches jetables étaient remplacées par du coton, l’industrie du coton en serait à peine affectée tant elle est importante (OURTH, 2003) De plus, il existe des couches faites de matières plus « légères » en production tel que le coton biologique ou le chanvre.
A priori, les couches jetables utilisent bien plus de matière première que les lavables, mais puisqu’elles prennent directement le chemin des dépotoirs, elles n’utilisent pas d’eau durant la période d’utilisation au contraire des couches lavables. En 1991, Procter & Gamble (grand producteur de couches jetables) a commandé deux études qui ont démontré que l’impact écologique des couches jetables n’était pas plus néfaste que les lavables. La Women’s Environmental Network a vite fait de répliquer par le biais d’une étude de Landbank Consultancy qui soulignait les limites de l’affirmation de Procter & Gamble. En clair, WEN disait que l’approche de Procter & Gamble était biaisée parce qu’elle mettait davantage l’accent sur l’utilisation que sur la production. Peu d’analyses de cycle de vie indépendantes (c.-à-d. commandées par des entités neutres plutôt que des groupes d’intérêt) ont été faites sur ce problème, et il convient de mentionner qu’une analyse de cycle de vie est géographiquement spécifique puisque liée aux ressources et aux énergies disponibles dans une région donnée. Il faut donc être conscient de cette limite lorsque l’on étudie une ACV effectuée ailleurs pour l’appliquer chez nous.
* PROGRAMME D’AIDE FINANCIÈRE POUR L’ACHAT DE COUCHE DE COTON MRC Val Saint-François.
**Tous les éléments de cette lettre sont tirés d'une étude: ÉTUDE D’UNE SOLUTION ALTERNATIVE À L’UTILISATION DE COUCHES JETABLES EN GARDERIE réalisée par des étudiants de l'université de Sherbrooke dans le cadre du DIPLÔME SUPÉRIEUR EN GESTION DE L’ENVIRONNEMENT