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| Sujet: Il mord, que faire? Lun 23 Jan - 17:23 | |
| Poupons
À un an, un bébé est en pleine exploration. Il cherche à tout voir, à tout toucher, il met tout dans sa bouche. "Mordre est un geste d'action-réaction", explique Annie Gohier, intervenante en petite enfance. "L'enfant sera amusé par un bruit, une réaction. Il n'a aucun désir de faire mal", ajoute Francine Lavergne, psychothérapeute. Comme il ne peut communiquer par des mots, le petit peut mordre ou taper pour se défendre ou attirer l'attention.
Un bébé de moins d'un an mord pour soulager ses gencives au moment des poussées dentaires. Et aussi pour tenter de comprendre à quoi servent ces petites choses nouvelles dans sa bouche. Il arrive également que la fin d'une tétée ou un premier bisou donne lieu à une morsure. Malgré la douleur, ne réagissez pas violemment. Glissez plutôt un doigts entre les gencives de poupons tout en disant un "non" ferme.
À 2-3 ans
Annie Gohier estime qu'environ 60% des enfants mordent à un moment ou à un autre sans toutefois garder cette mauvaise habitude. En service de garde, les éducatrices rencontreront chaque année un enfant par groupe qui montre les dents ou qui tape. En milieu familial, un enfant tous les 2 ans: "À 2 ans, l'enfant est dans une phase de développement très importante, note-t-elle. Il a besoin d'espace, vit des frustrations et ne sait pas encore comment les exprimer avec des mots. Il cherche à exercer un certain contrôle."
Francine Lavergne rencontre souvent des parents aux prises avec ce problème. "Il faut d'abord observer les comportements qui dérangent, ceux qui mènent à l'agression." Elle conseille aux parents d'établir rapidement les valeurs familiales. À 2 ans, le petit est à l'âge de l'imitation. Si un membre de la famille à la tape facile, le petit en fera autant.
Si notre enfant est le requin de la classe, on ne doit surtout pas le mordre en retour. Même si on lui fait mal, notre enfant ne comprendra pas le message et risque de renchérir. Il faut plutôt éviter de réagir. "L'enfant qui mord ou tape évacue une émotion, rencontre l'intervenante Annie Gohier. Il va réagir si un ami lui vole un jouet, s'il est fatigué, s'il a faim. Il est donc important d'observer à quel moment l'enfant commet ces actes violents." Annie Gohier conseille aux parents et aux éducateur de garder l'enfant près d'eux dans les périodes sensibles. "Lorsqu'un enfant est contrarié, il est plus susceptible de réagir."
Si l'inévitable se produit, c'est à la petite victime qu'il faut porter attention en premier. Après l'avoir consolé, on explique fermement à l'enfant fautif que ça ne se fait pas, que ça fai mal. "Un comportement investi risque de se reproduire, observe Annie Gohier. Une attention négative est tout aussi payante qu'une positive." Francine Lavergne abonde dans le même sens. "L'enfant voulait de l'attention, il en a eu. S'il veut encore, il sait ce qu'il doit faire."
4 ans et +
À partir de cet âge, mordre ou taper ne font plus partie du développement. "Il faut observer la dynamique familiale, suggère Annie Gohier. L'enfant doit y avoir sa place, ne pas être brimé afin de ne pas développer de frustration et de comportements non désirés." Il est important d'aider les enfants à mettre des mots sur leurs émotions, juge la psychothérapeute Francine Lavergne. À 4-5 ans, l'enfant parle. Un coup ou une morsure est le reflet d'un sentiment refoulé. Et je constate que plusieurs adultes ne savent pas non plus comment nommes leurs émotions, ajoute-t-elle," Tu est fâché? Tu es déçu? Tu es fatigué? Tu te sens seul? On doit expliquer les comportements à notre enfant. "Jusqu'à l'âge de 8 ans, évoque Annie Goher, les enfants n'ont pas de morale. Il ne connaissent pas toute la portée de leurs gestes. Mais si votre enfant mord toujours, malgré la négociation, il se peut que vous ayez à consulter, conclut-elle."
Référence: Revue espacesparents Dec07-janv08 |
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